Votre mental mis à l’épreuve

Les dernières semaines ont été dures. Lancer votre MVP n’a pas été chose facile. Ç’a été stressant.

Le feedback, s’il a été positif dans l’ensemble vous fait quand même douter de votre idée.

L’argent ne rentre plus dans votre compte. Vos bills s’accumulent sur votre table de cuisine. Vous ne savez pas comment vous allez faire pour joindre les deux bouts.

Votre téléphone est en mode lune et votre ordinateur complètement déchargé.

Ça fait six jours que vous n’avez pas parlé avec votre cofondateur. Six jours que vous vous tapissez dans votre chambre à vous demander ce que vous allez faire de votre peau.

Étouffés par le poids de l’anxiété, vous vous murmurez que ça va passer.

Vous pensez que ça, ça arrive juste aux autres? Faux. Arrêtons de ne faire semblant de rien.

Les enjeux

Au Canada, et dans l’ensemble de la francophonie entrepreneuriale, la situation est semblable. On a déjà trop longtemps ignoré l’importance de la santé mentale.

Les stats d'une récente étude sont quand même inquiétantes :

Demandez-vous, entre collègues, si ça vous est arrivé.

Vos qualités sont aussi des défauts

On s’entend pour dire que les chiffres sont pas mal haut. Ça, c’est parce que les entrepreneurs, par définition, sont plus à risque.

Soyez conscients de votre vulnérabilité et acceptez là.

Des travaux de recherche ont montré que ce qui fait de vous des entrepreneurs, ce qui vous pousse vers la réalisation de vos projets fous, c’est aussi ce qui est susceptible de vous amener au fond du baril.

Votre passion peut vous mener loin comme elle peut vous consumer.

L’origine de votre créativité, votre énergie, votre motivation, votre tendance à prendre des risques et votre capacité à prendre des décisions difficiles, serait la même que votre prédisposition à certains problèmes de santé mentale.

Si on compare les entrepreneurs à la population moyenne, vous êtes susceptibles de souffrir:

L’explication serait en partie biologique, héréditaire.

Les chercheurs ont remarqué que dans plusieurs cas, il y avait des problèmes de santé mentale dans la famille proche des entrepreneurs. Les entrepreneurs sont donc plus à risque de développer ces mêmes problèmes parce qu'il y a une bonne part d'hérédité dans le développement de problèmes de santé mentale.

Les risques, là où ils se cachent

Évidemment, certains facteurs propres à l’entrepreneuriat peuvent favoriser le développement de ces problèmes de santé mentale. Parmi eux, on en a identifié principalement deux :

Le stress

Être entrepreneur, c'est occuper une des jobs les plus stressantes : les to-do list qui s’allongent au lieu de se raccourcir, les nuits blanches, les heures de travail irrégulières et entrecoupées, l’oublie de manger, etc.

Autrement dit, la charge mentale liée à votre emploi, l’absence de routine et une précarité financière qui vous guette à chaque coin de rue font en sorte que votre vie est beaucoup plus stressante que celle de la moyenne des gens.

L’impact de ce stress sur votre santé physique et mentale est loin d’être positif.

La preuve? Au Canada, 54 % des entrepreneurs sondés ont indiqué que leur stress avait une incidence sur leur niveau de concentration au travail. Constamment sous pression, les entrepreneurs canadiens vivent aussi régulièrementun sentiment d’incertitude ou d’infériorité (51 %), une humeur dépressive (50 %) et des sautes d’humeur (39 %).

Le stress entraîne également des effets physiques sur les entrepreneurs : la fatigue (62 %), les troubles du sommeil (56 %) et les tensions ou douleurs musculaires (48 %).

Pas surprenant que de maintenir un état de stress permanent peut vous mener à développer des problèmes d’anxiété.

L’isolation sociale

Ça arrive souvent insidieusement. Avant de vous lancer, vous étiez bien entourés, mais une couple de semaines plus tard, votre cercle d’amis s’est radicalement rétréci. Vous voyez de moins en moins de gens et sortez rarement prendre un verre à moins que ce ne soit pour réseauter.

La solitude, ce n’est pas anodin. Ça peut causer des problèmes de santé mentale et physique.

Nos trucs pour votre bien-être

Notre liste n’est pas exhaustive, mais si vous commencez par là, vous devriez réussir à rester un minimum sain d’esprit.

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Entourez-vous de personnes de confiance. Entretenez des relations amoureuses et sociales saines. Avoir des gens qui valorisent votre travail et vous encouragent à prendre des risques, permet de se sentir supportés quand vous vivez des moments plus difficiles comme des échecs. Plus que ça, le recours au soutien social diminue l’effet des stresseurs liés au travail.

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Éteignez votre cellulaire pour quelques heures. Tenez-le à distance pendant que vous êtes avec des amis. Faites des choses pour vous, juste vous. Écoutez des podcasts, regardez Netflix, allez à des concerts. Cuisinez avec vos amis. Faites des activités qui nourrissent votre créativité. Voyagez.

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Il n’y a pas juste votre travail. Votre startup, ce n’est pas vous. Apprenez à vous détacher de votre entreprise.

Développez et entretenez votre identité propre. Des exemples : participer à une cause, faire du bénévolat, suivre des cours de langues, faire de la danse, jouer de la musique, intégrer une équipe de sport, dessiner. C’est important de sentir que vous réussissez dans d’autres sphères que celles liées à votre entreprise.

Dans les bouts plus rough, vous pouvez vous demander :

• Qu’est-ce qui fait que vos amis vous aiment?
• Quelles sont les qualités qu’ils vous attribuent?
• Qu’est-ce que vous aimez le plus dans votre personnalité?
• De quelle façon vous voulez qu’on se souvienne de vous, et non pas pour quoi vous voulez qu’on se souvienne de vous?
• Demandez-vous ce que vous avez accompli jusqu’ici?

Rappelez-vous qu’avant de commencer à plancher sur votre projet de startup, vous étiez quelqu’un avec des qualités, des connaissances, des valeurs, des idées qui n’avaient rien à avoir avec votre entreprise actuelle.

Pratiquez l'autocompassion et embrassez vos défauts.

Ajuster vos attentes vis-à-vis vous-même.

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Établissez vos limites. Optez pour l’essentialisme : réussir — personnellement et professionnellement — ça veut parfois dire “en faire moins”.

Même si vous êtes hyperactif et que vous vous jetez dans tous les sens, par intérêt ou par obligation.

À un moment donné, trop c’est comme pas assez.

Ralentissez. Refusez des projets.

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Créez-vous une routine, une cadence de travail, et réservez-vous des moments de détente. Avoir sa startup ce n’est pas comme courir un jogging matinal un dimanche sur deux au parc, mais plus comme se lancer dans un triathlon sans nécessairement être pro en nage ou en vélo. Vous en êtes qu’au début et il faut que votre corps suive jusqu’à l’atteinte de la ligne d’arrivée. Planifiez la répartition de vos énergies en conséquence.

Envisagez la thérapie.

Même si vous ne ressentez pas de besoin clair, obtenir un regard complètement extérieur sur votre situation n’est jamais mauvais. Au contraire, vous pouvez augmenter votre résilience et votre tolérance à l’incertitude avant même de devoir affronter des situations plus difficiles.

Pensez aussi à développer votre capacité d’adaptation et votre persévérance dans votre vie de tous les jours : une fois face à un mur dans votre entreprise, vous serez mieux outillés pour surmonter ces difficultés.

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Une des causes principales de stress dans le milieu entrepreneurial, c’est l’argent.

C’est pour ça qu’il ne faut surtout pas hésiter à délimiter votre propre investissement financier dans votre projet, mais aussi ce que vous êtes prêts à demander à vos amis et votre famille.

Faites-vous un calendrier des demandes de subventions et de supports financiers, ça va vous éviter d’être à la ramasse et de vous prendre des refus parce que votre dossier n’est pas assez bon.

Élaborez un budget que vous pourrez suivre. Aussi basique qu’il puisse être, vous vous évitez des mauvaises surprises. Réaliser trois mois trop tard que vous êtes à moins 25 milles piastres dans vos comptes, sans plan pour remettre ça au moins à zero, c’est jamais l’fun et encore moins reposant.

Ne niaisez pas avec la puck

La santé mentale, c’est comme dans tout, vaut mieux prévenir que guérir.

Parce qu’une fois qu’on a besoin d’aide, le processus peut être long et pas toujours évident.

Déjà, il y a la difficulté de trouver un thérapeute — même au privé.

Il y aussi les factures élevées : c’est rare qu’une seule consultation suffise.

Avez-vous aussi pensé aux congés forcés pour récupérer votre énergie, la perte de concentration, ou la diminution de votre intérêt pour ce qui vous allumait pourtant le plus?

La liste pourrait être beaucoup plus longue.

Bref, tous ces éléments font en sorte que les enjeux sont trop importants pour ignorer la question.

Dans trop de sphères professionnelles et encore plus dans celui de l’entrepreneuriat, si on montre l’ombre de ses failles, on pense que ça marquera la fin — la vôtre et celle de votre entreprise. On n’est pas d’accord. Acceptez que vous êtes un humain et que vous pouvez aussi avoir des moments de faiblesses comme tout le monde.

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Arrêtons de stigmatiser les problèmes de santé mentale. Ça fait juste en sorte que les gens en parlent moins.

Il faut que les histoires comme celle d’Alexandre Chamberland ne se fassent pas juste dans la confidence.

Parlez. Ouvrez la conversation. C’est correct de trouver ça though, parce qu’être entrepreneur ça l’est.

Sean Percival a dit “having a start-up today is not about crushing it. It’s about not getting crushed.”

Alors, si vous vous sentez écrasés, allez chercher les bonnes ressources. Pas demain. Maintenant.

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On l’a vu, toutes sortes de trucs existent pour maintenir une santé mentale saine. Parmi ces astuces, avoir de bonnes habitudes de vie fait une grande différence. Pour nos lifehacks, allez lire notre prochain article.

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On est une gang de rédacteurs, entrepreneurs, geeks. On n’est pas des docteurs. On a écrit cet article basé sur des faits, des énoncés et des sources. On vous donne des outils pour trouver votre équilibre et maintenir une bonne hygiène de vie. Mais, Apollo13 ne prodigue pas d’avis médicaux, ni de diagnostic ou de traitement. L’information présente dans ce chapitre n’a pas pour intention de remplacer les soins ni le jugement des professionnels en santé. Nous vous prions de toujours consulter un spécialiste de la santé — médecin, psychiatre, psychologue par exemple — si vous avez des questions à propos de votre santé.